Nous sommes en 2019, juste quelques mois avant la fin du mandat social promis par Faure Gnassingbé. Les populations togolaises jugeront elles-mêmes si ce troisième mandat a bel et bien tenu ses promesses ou non. Cependant, la pose de la première pierre du futur Hôpital Saint Pérégrin à Agoè Zongo le 15 février dernier ne nous a certainement pas laissé indifférents. Cet établissement de santé dit de référence permettra, peut-être, à une partie de la population d’avoir accès à des soins de qualité, si sa réalisation ne souffre d’aucune carence en matière de gestion de projet ou de retard significatif.
Les analyses et commentaires d’une partie de la presse togolaise ont déjà pris en compte le bien-fondé de ce projet et aussi la source principale de financement qui se trouve être la Caisse Nationale de Retraite du Togo dirigée par Mme Ingrid Awadé.
Vu l’état de délabrement avancé dans lequel se trouvent les hôpitaux publics au Togo, le dernier en date à avoir attiré notre attention est bien-sûr celui de Tabligbo, nous ne pouvons que nous réjouir qu’enfin l’idée d’un nouvel hôpital ait pu animer l’esprit de nos dirigeants actuels.
Cela étant dit, il y a un élément qui semble faire fausse note. Et il s’agit bien du nom : Saint Pérégrin. Je n’ai rien contre les saints catholiques. Loin de là ! C’est avec fierté que je revendique mon statut d’ancien élève de l’École catholique de Tabligbo et du Collège Saint Joseph de Lomé. C’est plutôt le nom Pérégrin qui retient l’attention et rappelle des souvenirs de notre pays. Donc, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Togograin.
Vous vous poserez certainement la question quel rapport y a-t-il entre Pérégrin et Togograin ? Ailleurs, il n’y en aurait pas eu. Mais au Togo, il y en a un et non des moindres. Pérégrin rime avec Togograin et c’est là son moindre défaut. Vous vous souviendrez peut-être de la politique d’autosuffisance alimentaire prônée par le feu Général Eyadema qui a conduit à la création de Togograin et l’implantation de silos servant de greniers pour stocker et conserver des céréales.
L’initiative était bonne, mais elle avait échoué. Au-delà des causes réelles qui ont fini par entraîner la fin de ce projet et de cette politique pourtant louable, je partage plutôt aujourd’hui le point de vue de ceux qui aurait pu anticiper l’échec de Togograin bien avant que cela ne devienne une réalité pour tous. En rétrospective, l’indice important qui aurait pu permettre de prédire le fiasco de cette entreprise était bel et bien son nom. Et cela peut également paraître exagéré, mais je crois que la chute de Togograin a aussi occasionné la chute du Togo. Je le concède volontiers, ce dont je parle peut ne pas être clair pour l’instant, mais vous allez bientôt le comprendre.
Suite au lancement de Togograin, certains compatriotes avaient tout bonnement choisi d’omettre le « r ». Donc, au lieu de « Togograin », les gens avaient commencé à dire « Togogain » : les uns pour rigoler tout simplement, mais les autres beaucoup plus par analphabétisme. Cette nouvelle dénomination officieuse et populaire a évidemment donné une autre connotation à la chose. Littéralement en Mina, « Togogain » veut dire « le Togo est tombé » ou « le Togo a chuté ».
Au prime abord, cela peut paraître banal, surtout drôle et amusant. Cependant, lorsqu’on considère l’état de fiasco généralisé dans lequel se trouve aujourd’hui le Togo, à part le fait que Togograin n’a pas prospéré malgré sa noblesse en termes d’initiative, on peut bien se demander si le fait de dire « Togogain » n’est pas finalement devenu une réalité palpable. Ce serait certes exagérer d’imputer l’échec de Togograin et la faillite technique actuelle de l’État togolais au simple fait que certains de nos compatriotes prononçaient mal, soit involontairement ou soit par sarcasme, le nom donné à une société publique. Néanmoins, il serait important d’en tirer des leçons pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Il est vrai qu’un État policier peut prendre des dispositions pour punir légalement ceux qui s’amusent à déformer les noms officiels donnés aux sociétés et aux institutions publiques. Cependant, il serait difficile d’empêcher les citoyens d’y penser ou d’en rire sous cap. Qui plus est, le taux d’analphabètes quelque peu élevé au Togo fait que l’État ne peut pas raisonnablement interdire aux populations de mal prononcé ou déformé des noms.
Pour éviter que de bonnes initiatives gouvernementales ne deviennent la risée des populations à cause du nom officiel que l’État a choisi de leur donné, il revient à ce dernier de faire un effort supplémentaire pour trouver des noms plus appropriés et difficilement déformables.
C’est donc dans cette optique que nous tenons à attirer l’attention des promoteurs du futur Hôpital Saint Pérégrin de penser sérieusement à lui trouver un autre nom, de préférence un nom local, avant qu’une partie des populations ne commencent à annoncer le fiasco de ce projet avant-même qu’il ait été réalisé. Le cas de Togograin est si éloquent qu’il serait maladroit de l’ignorer.
Assurer la Santé et le Bien-être des Togolais : Une nécessité absolue
Ceux qui se sont remis d’une maladie ou d’une infirmité grave vous le diront : rien ne vaut la santé. On a beau avoir toutes les richesses du monde, mais sans la santé on ne peut pas en jouir comme cela se doit. Ainsi, il devient évident que notre première richesse reste et demeure la santé. Et pour un pays, un État ou une nation, la première richesse, ce sont ces populations, encore faut-il que celles-ci jouissent d’une bonne santé.
Cela étant dit, la notion d’un esprit sain dans un corps sain est acceptée quasi unanimement comme un principe absolu. Et de nos jours, l’idée selon laquelle l’esprit humain a une influence certaine sur le corps humain n’est plus perçue comme un pur produit d’une imagination fertile, mais elle est très partagée et ce surtout dans les milieux hautement scientifiques.
C’est dire qu’il y a un lien direct entre le bien-être et la santé qui doit non seulement être préservé, mais surtout entretenu. Car loin d’être une courroie à sens unique, il s’agit plutôt d’une boucle. Ainsi, d’une part, se sentir bien dans sa peau contribue à maintenir une bonne santé. Et d’autre part, un corps sain aide à renforcer le sentiment de bien-être.
Et ce n’est un secret pour personne, sauf pour ceux qui refuseraient de le reconnaître : le Togo, notre cher pays est malade tant au sens propre qu’au sens figuré. Les gens ont longtemps parlé de l’Hôpital de Lomé-Tokoin qui serait devenu un mouroir. Mais, les récentes images de l’Hôpital de Tabligbo qui ont circulé sur les réseaux sociaux, ont révélé à quel point le Togo est malade de ses hôpitaux.
Donc, dire que l’État togolais a l’obligation d’investir massivement dans la construction de nouvelles infrastructures sanitaires ne serait pas une exagération. Annoncer la création prochaine d’un hôpital de référence, c’est bien. Mais, notre défi est plus grand que cela. D’une part, un seul établissement de référence ne suffira pas pour répondre efficacement aux besoins de nos populations. Et d’autre part, créer des hôpitaux seulement ne suffira pas non plus à relever le défi auquel nous faisons face. Il est nécessaire de prendre effectivement et efficacement en compte toute la chaîne sanitaire. Et cela nous ramène à la notion du bien-être. Et qui dit bien-être parle aussi de prévention.
Il y a de cela quelques décennies la maladie la plus courante au Togo était le paludisme. Aujourd’hui, le diabète et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) font partie des ennuis de santé qui déciment en silence les populations togolaises. Et si nous considérons juste ces trois maladies, nous pouvons peut-être nous rende compte qu’elles se rapportent entre autres à l’insalubrité, à la mauvaise alimentation et à un degré élevé de stress. Et encore là, il est évident que la salubrité, une alimentation saine et l’absence de stress (ou d’un bas niveau) offrent des conditions favorables au bien-être de l’être humain.
C’est dire alors, que le Togo se trouve confronter à un problème complexe à deux dimensions. Au premier plan, les populations togolaises vivent un mal-être quasi généralisé et au second plan, elles se retrouvent exposées à des maladies dangereuses qui tuent subitement ou lentement.
Si nous nous référons à l’histoire de l’humanité, nous pouvons citer plusieurs cas dans lesquels des peuples se sont relevés après des catastrophes naturelles ou des désastres causés par des hommes, notamment les guerres. Au rang de ces peuples que nous pouvons citer en exemples sont les Japonais, les Allemands, les Anglais sans oublier les Juifs, les Éthiopiens et les Rwandais qui sont aujourd’hui cités en modèles africains. Leurs expériences sont certes différentes, mais il y a un dénominateur commun qui ressort clairement, lorsque l’on essaie de comprendre comment ils ont pu se relever. Et ce dénominateur commun, c’est : la vision, le travail et la discipline.
Qu’est-ce que la vision, le travail et la discipline ont avoir avec le bien-être et la santé ? Me diriez-vous peut-être. Dans des cas exceptionnels, le manque de bien-être et une mauvaise santé pourraient pousser un individu à concevoir une vision pour un meilleur avenir, cependant pour se réaliser un tel idéal nécessitera une mise en œuvre au plan mental et physique. Cet effort devra être soutenu à travers le temps grâce à la discipline pour garantir les chances de réussite d’une telle initiative. Par conséquent, cela nécessitera des conditions adéquates de santé et de bien-être pour parvenir à un heureux accomplissement.
C’est pour dire que pour que notre cher pays, le Togo, puisse libérer les énergies de ses fils et filles qui seront nécessaires à son décollage et à son rayonnement comme un modèle de réussite pour les autres nations, il est primordial de créer les conditions optimales pour assurer la santé et le bien-être de ses derniers. Il s’agit là d’une nécessité absolue qui ne saurait être ignorée.
Ce point ayant été établi, un prochain article portera sur comment améliorer le bien-être des Togolais pour améliorer leur santé ?
Comment améliorer le bien-être des Togolais pour améliorer leur santé ?
Dans la tribune Assurer la santé et le bien-être des Togolais : une nécessité absolue, nous avons essayé d’établir un lien direct entre le bien-être et la santé. Dans cet article, il s’agit de traiter des facteurs qui contribueront à améliorer le bien-être des Togolais dans leur ensemble et par ricochet contribueront à améliorer leur santé.
Notre préoccupation revient dès lors à identifier les facteurs qui pourraient influer positivement sur le bien-être des Togolais. Une telle quête nous conduit certainement à faire appel à la fameuse pyramide d’Abraham Maslow relative aux besoins de l’être humain en général. En effet, le très célèbre psychologue américain Maslow présente dans sa théorie sur la motivation une structure hiérarchisée des besoins suivants :
- Les besoins physiologiques
- Les besoins de sécurité
- Les besoins d’appartenance et d’amour
- Les besoins d’estime
- Le besoin d’accomplissement de soi.
Les besoins physiologiques regroupent la faim, la soif, la sexualité, la respiration, le sommeil et l’élimination.
Les besoins de sécurité comprennent un environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise.
Les besoins d’appartenance et d’amour quant à eux portent sur l’affection des autres.
Les besoins d’estime regroupent à leurs tours, la confiance et le respect de soi, la reconnaissance et l’appréciation des autres.
Enfin, le besoin d’accomplissement de soi consiste en la recherche constante de se réaliser et de vivre à son plein potentiel.
Ayant fait ce détour théorique nécessaire, examinons concrètement le cas de notre pays, le Togo. Autrement dit, de cette liste de besoins qu’a établie Maslow, lesquels peut-on clairement identifiés comme dominants au Togo à l’heure actuelle ?
De la nécessité de satisfaire les besoins physiologiques et de sécurité
Combattre la faim et la mal nutrition
C’est quasiment devenu un sujet d’actualité, la pauvreté galopante au Togo fait que la faim gagne du terrain. De plus en plus de citoyens se plaignent désormais ouvertement qu’ils n’arrivent pas à prendre au moins deux repas par jour. Certains affirment d’ailleurs sans gêne, qu’ils n’ont rien mangé pendant plusieurs jours. Le Togolais d’hier avait une certaine pudeur ou une fierté qui lui permettait de préserver une certaine intimité. C’est dire que le fait que de plus en plus de nos concitoyens se sentent obligés de dévoiler publiquement qu’il souffre de la faim est un indicateur majeur d’un profond malaise au sein de la société togolaise.
À part la faim, il y a aussi le fléau de la mal nutrition qui prend de l’ampleur dans notre pays. La récente polémique autour du fameux riz birman qui a été jugé impropre à la consommation par d’autres pays de la sous-région ouest-africaine dont la Guinée Conakry et le Burkina Faso, mais qui a failli être déversé sur le marché togolais en dit long sur la qualité de l’alimentation des Togolais. Il faut ajouter à cela la vente de produits d’alimentation périmés dont ont fait écho les journaux de la place.
Donner l’accès à l’eau potable à tous
Tel que rapporté récemment dans divers médias togolais, l’eau potable manque dans plusieurs localités de notre pays et dans des quartiers de Lomé, la capitale et à Tsévié. Même Pya, le village natal des deux présidents de la république dont aucun autre citoyen ne pourra égaler le record de longévité au pouvoir, n’échappe pas à cette dure réalité.
Prôner une sexualité plus responsable
Le sujet est très sensible, mais nécessite d’être abordé. Au Togo, ce n’est pas le manque de sexualité qui pose problème. Au contraire, c’est plutôt la sexualité précoce chez les jeunes, la prostitution juvénile et l’irresponsabilité sexuelle chez les adultes qui constituent une menace sérieuse pour l’avenir de notre pays. Le nombre élevé de jeunes filles qui se retrouvent enceintes dans nos collèges est une illustration parfaite, mais inquiétante de ce fléau qui constitue un handicap sérieux au développement de notre pays.
Protéger l’air pur
Au-delà des facteurs classiques que sont les émissions des usines et les véhicules motorisés, il faut noter qu’au Togo, il y a d’autres sources de pollution atmosphérique telles que l’incinération anarchique des ordures ménagères, la défécation en plein air et la stagnation des eaux usées. À cela, il faut ajouter les routes non goudronnées ou inachevées qui contribuent à une formation de nuages de poussière quasi permanente et infernale.
Assurer la qualité du sommeil
À la question de savoir qu’est-ce qui perturbe la quiétude des Togolais et les empêchent aujourd’hui d’avoir un sommeil paisible et de qualité ? La réponse à cette question pertinente est certes complexe et multidimensionnelle. Mais, il faut noter qu’au-delà des soucis personnels qui peuvent troubler le sommeil du citoyen togolais, il faut rajouter à l’insécurité, la prolifération anarchique des lieux de cultes et des bars dans les quartiers qui entretiennent des nuisances sonores jusqu’à des heures tardives. En outre, il faut citer les violations de domicile perpétrées par les forces de l’ordre et parfois des milices en période d’agitation politique comme facteur de stress qui perturbe au plus haut point le sommeil des Togolais dans les quartiers de la capitale, Lomé ou dans d’autres localités.
Faciliter l’élimination des déchets organiques
La défécation en plein air a été citée plus tôt comme l’une des sources contribuant à la pollution de l’air ambiant à certains endroits de nos villes et villages. Donc, ce n’est pas tant l’élimination en soi qui pose problème, mais plutôt la tendance de certains individus à satisfaire ce besoin à des endroits non conventionnels. Au-delà du caractère incivique de cette façon peu hygiénique de procéder, l’une des causes ou du moins l’un des facteurs contribuant à cette anomalie, c’est le manque d’infrastructures permettant aux uns et aux autres de satisfaire ce besoin lorsqu’ils ne sont pas chez eux ou qu’ils n’ont pas d’installations adéquates chez eux à cet effet. Le cas le plus criard, c’est le manque de toilettes publiques dans le Grand marché d’Adawlato à Lomé. Cela a pour conséquence la souillure de la plage qui se trouve à proximité.
Créer un environnement sécuritaire, stable et prévisible
L’instauration d’un système éducatif qui forme des citoyens compétents et responsables en parallèle avec un système démocratique qui garantit, défend et protège effectivement les droits et les libertés de chaque citoyen togolais constitueront le socle sur lequel pourra se créer un environnement sécuritaire, stable et prévisible. Pour ce qui est du caractère prévisible de la chose, nous devons reconnaître que le changement est une constante à ne pas ignorer. Cependant, le fait d’établir un fondement solide sur des principes élémentaires et le respect absolu de la constitution et des lois feront en sorte les changements nécessaires pourront être abordés avec beaucoup plus de sérénité, malgré leur caractère généralement imprévisible.
En d’autres termes, la mise en place d’institutions fortes servira de garantie pour rassurer les citoyens et leur permettra d’aborder les changements éventuels avec un esprit serein, sachant qu’ils pourront compter à tout moment sur la disponibilité de l’État à jouer pleinement son rôle et à prendre toutes ses responsabilités quelles que soient les circonstances.
De la nécessité de satisfaire les besoins d’appartenance, d’estime et d’accomplissement
Nous pouvons nous mettre d’accord qu’un État sérieux et soucieux du quotidien et de l’avenir de ses citoyens, a l’obligation d’assurer la satisfaction des besoins élémentaires physiologiques et de sécurité tels que proposés par le modèle de Maslow. Les besoins les plus élevés sur cette pyramide tels que l’appartenance, l’estime et la réalisation de soi, dépendent principalement des individus eux-mêmes. Cependant, nous devons également garder à l’esprit que l’État peut et doit créer les conditions favorables à la satisfaction de ces besoins.
Ainsi, dans le cas du Togo, la nécessité de promouvoir une réconciliation sincère entre tous les fils et filles de notre pays, contribuera certainement à accroître le sentiment d’appartenance à une seule et même nation. Cette prise de conscience généralisée conduira chaque citoyen togolais à être accepté par les autres et à se sentir chez lui quelle que soit sa localité d’origine ou de résidence sur l’ensemble du territoire nationale.
S’agissant du besoin d’estime, la fierté d’être Togolais augmentera significativement, lorsque le respect scrupuleux des lois et des règles démocratiques dénuées de tout favoritisme auront droit de cité dans notre pays et deviendront la norme au lieu d’une exception.
Enfin, le besoin d’accomplissement sera favorisé et stimulé par un système de gouvernance qui valorise le Togolais, reconnaît son talent, d’une part, puis soutient et célèbre sa créativité, d’autre part.
En résumé, en adoptant des mesures adéquates et en mettant en place les systèmes et infrastructures nécessaires à la satisfaction des besoins, l’État togolais créerait ainsi les conditions favorables à l’amélioration du bien-être des citoyens. Cela aura pour conséquence une amélioration nette et progressive de la santé des Togolais. À l’heure actuelle, rien ne semble aller dans le sens d’une telle prise de conscience par les gouvernants. Donc, cela suppose que le chemin est encore long pour en arriver là. Cependant, un changement de paradigme permettrait d’accélérer cette prise de conscience qui sera salutaire pour ce pays qui doit sortir de l’ornière. Et le plus tôt sera le mieux.
Que faut-il pour un système de santé robuste et performant ?
Tout comme les autres secteurs dont celui de l’éducation, le système de santé publique au Togo est totalement en panne. S’il est un indicateur qui révèle tout de suite le fait que l’État togolais a démissionné de ses responsabilités notamment de garant du bien-être et de la santé des citoyens, c’est bel et bien l’état de nos hôpitaux. Les images de certains établissements de santé qui circulent parfois sur les réseaux sociaux, notamment celles du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Lomé-Tokoin, auquel on a maladroitement donné le nom de Sylvanus Olympio, puis celles de l’Hôpital de Tabligbo en disent long sur le fait que les dirigeants actuels du Togo sont bel et bien déconnectés des réalités quotidiennes de leurs citoyens. Autrement dit, notre cher pays a besoin d’une nouvelle vision, mais aussi d’une nouvelle façon de faire. Il s’agit d’un nouveau style de gouvernance qui replace l’Homme au cœur des préoccupations. En plus des infrastructures qui doivent être mises en place dans les plus brefs délais, il y a la nécessité d’instaurer un nouveau système de santé qui doit être suffisamment robuste et performant pour non seulement répondre adéquatement aux besoins actuels, mais aussi couvrir les besoins des populations dans les années et décennies à venir.
Dès lors, la question devient pertinente : que faut-il pour créer un système de santé robuste et performant au Togo ? Avant de nous pencher sur cette interrogation, il est important de souligner d’entrée, qu’il s’agit à ce stade-ci d’une exploration d’un point de vue macroscopique. Ainsi, nous parlerons essentiellement des grandes composantes de ce système.
Créer un système de santé robuste et performant
Les composantes minimales pour un système robuste
Du point de vue de la robustesse, nous devons reconnaître que les hôpitaux existant au Togo ont fait leur temps et doivent être remplacés par de nouvelles structures. Cette logique nous impose de reconnaître que le fait d’implanter un seul hôpital dit de référence ne sera pas suffisant. Il faudra plutôt penser à un réseau de santé qui regroupera plusieurs centres capables d’offrir des soins de qualité, gratuitement et facilement accessibles aux populations.
Avant d’aller plus loin, il serait nécessaire d’identifier les principales composantes de ce système de santé qualifié de robuste. Au minimum, il devra y avoir :
- Des centres de santé modernes et bien équipées,
- Un corps médical qualifié, compétent et responsable,
- Des patients bien diagnostiqués, traités et suivis,
- Des pharmacies bien fournies,
- Une flotte d’ambulances fiables,
- Une équipe d’auxiliaires de soutien et d’entretien,
- Une équipe administrative compétente,
- Un système de gestion informatisée fiable.
À part ses composantes essentielles, la robustesse du système nécessitera la mise en place d’au moins trois groupes de processus pour garantir l’efficacité des soins de santé. Il faudra :
- Un groupe de processus relatif à la prise en charge du patient,
- Un groupe de processus relatif au traitement du patient,
- Un groupe de processus relatif au suivi du patient après son départ d’un centre médical.
La prise en charge et le suivi dès la naissance
L’espace et le temps nous manqueraient, si nous voulions aborder en détails chaque groupe processus dans cet article. Cependant, il y a un élément important à relever quant à la prise en charge et au suivi du patient. Dans un souci d’efficacité, de fluidité des opérations et d’allègement des procédures administratives, chaque nouveau-né togolais se verra attribuer un numéro unique. Ce numéro unique à plusieurs caractères contiendra des paramètres permettant de l’identifier. Ainsi, il deviendra plus facile aux équipes médicales qu’il aura à consulter au cours de son cycle de vie d’accéder à son dossier médical depuis sa naissance. Cela permettra ainsi aux personnes compétentes d’être au courant de ses antécédents médicaux dans le but de poser des diagnostics plus précis et de proposer des plans de traitement plus efficaces.
Garantir la performance du système
Quant à la performance, il sera nécessaire de mettre en place non seulement un nouveau mode opératoire, mais aussi une normalisation des procédures d’un établissement à l’autre à travers le pays. Ce qui devrait varier d’un centre hospitalier à l’autre et d’une localité à l’autre serait essentiellement la grandeur, la capacité d’accueil et le type de spécialités médicales disponibles. Sinon, il faudra s’assurer que les processus et les procédures soient uniformes d’un établissement de santé publique à l’autre.
L’un des facteurs indispensables pour garantir la performance du système sera un effectif adéquat par établissement de soins. En effet, un nombre déterminé d’agents de santé qualifiés pour assurer la fluidité du système permettra de réduire substantiellement les temps d’attente excessivement long, surtout aux heures tardives ou pendant les jours fériés.
En attendant nos hôpitaux de référence
Nous avons eu le privilège tout récemment de tomber sur un tweet du Docteur Michel KODOM, Président de l’organisme AIMES-Afrique. Ce message posté sur Twitter relatait avec des photos à l’appui une tournée médicale de son organisme dans la Région centrale. Des centaines de patients ont été pris en charge et soignés gratuitement. Ce court rapport coïncidait parfaitement avec la rédaction de cet article, donc nous avons décidé d’en parler brièvement.
En effet, ces tournées pour lesquels Dr. KODOM et son organisme sont à féliciter et à encourager, répondent à des besoins criards en matière de santé dans notre pays. Ce travail formidable incombe normalement à l’État togolais. Mais, comme nous l’avons souligné au début de cette tribune, l’État a démissionné face à ses responsabilités constitutionnelles.
Ainsi pour revenir à la normale, il faudrait que les gouvernants du Togo de demain prennent leurs responsabilités pour mettre rapidement en place des mécanismes permettant de multiplier les tournées médicales dans les différentes régions et localités du pays, en attendant la construction de nos fameux hôpitaux de référence. Il y va de la santé et du bien-être des citoyens togolais. Et cela ne doit plus être pris à la légère. Car, une population épanouie et en bonne santé, c’est la plus grande richesse dont un pays peut valablement se vanter.
Qui est Kofi Sonokpon ?
Courte biographie
Homme politique indépendant et déterminé à mettre son leadership de rang mondial au service de tous les Togolais, Kofi Sonokpon s’est officiellement engagé depuis 2018 pour un vrai changement socio-politique et économique au Togo. Porteur de l’idéal ENSEMBLE, Faisons briller le Togo comme l’or de l’humanité, Kofi Sonokpon est le responsable du magazine du même nom à travers lequel il partage sa vision et ses perspectives destinées à sensibiliser et à mobiliser les Togolais au sujet des défis et enjeux actuels et futurs ainsi que des priorités nécessaires pour faire décoller le Togo. Premier candidat d’origine africaine à briguer le poste du Maire de Montréal, la deuxième métropole canadienne, Kofi Sonokpon est le Directeur de Publication d’Airline Profits, le premier magazine aéronautique consacré à l’efficacité et à la rentabilité des compagnies aériennes. Avec près de 25 ans d’expérience en aviation internationale, Kofi Sonokpon est détenteur d’un Master of Business Administration (MBA) spécialisé en transport aérien sponsorisé par l’Association internationale du transport aérien (IATA) et décerné par le John Molson School of Business (JMSB) de l’Université Concordia. Expert aéronautique et leader d’opinion, Kofi Sonokpon est également conférencier, formateur et l’auteur de plusieurs ouvrages à propos du leadership et d’une série innovante consacrée à la gestion des compagnies aériennes au 21e siècle, à savoir Airlines for Business et Airlines for Technology. Accrédité comme délégué des médias à la 39e Assemblée Triennale de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) en 2016, Kofi Sonokpon anime la série Airline Profits Executive Interviews au cours de laquelle il discute des divers problèmes et solutions avec des dirigeants et des experts du secteur aéronautique. Au cours de sa riche carrière internationale, Kofi Sonokpon a servi plusieurs grandes entreprises en aviation en Afrique, en Europe et en Amérique dont Air Afrique et Bombardier et a contribué à la réalisation et au soutien de plusieurs programmes aéronautiques de grande envergure.
Au plan communautaire, Kofi Sonokpon est un citoyen engagé dans la lutte au décrochage scolaire comme conférencier depuis 2010. À ce titre, il s’est adressé à plusieurs milliers de jeunes élèves et étudiants lors de ses conférences enflammées au sujet du leadership, de la persévérance, de l’entreprenariat et de la réussite dans la région métropolitaine de Montréal. Désigné comme modèle de persévérance dans le cadre du programme Valorisation Jeunesse Modèle Sans Frontière, une initiative du Gouvernement du Québec, Kofi Sonokpon a également reçu les remerciements de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et du Réseau Réussite Montréal pour son engagement à promouvoir l’éducation, la persévérance et la réussite scolaire. Nominé à maintes reprises pour le prix du MBA de l’année, Kofi Sonokpon a reçu plusieurs distinctions pour ses succès professionnels et son service à la communauté dont celle de Lauréat 2014 du Mois de l’Histoire des Noirs. Kofi Sonokpon est père de famille et réside actuellement à Montréal au Canada.
Discussion about this post